Commerce en centre-ville : mutations [Etude et guide - Banque des Territoires, AID]

Lors d'un séminaire organisé le 27 mars, au Hub des Territoires (Banque des Territoires), sur les leviers mobilisables pour maintenir et diversifier l'offre commerciale en centre-ville, plusieurs experts et élus locaux ont échangé autour de ces enjeux. 

Les résultats d'une étude menée auprès de 20 000 sites et 3,8 millions d'établissements par le cabinet AID ont été présentés. Il en ressort un état des lieux "peu encourageant pour le commerce en centre-ville" constatant la tertiarisation des rez-de-chaussée commerciaux. Le commerce représente 16 % des occupations analysées : 1/3 concerne de l'alimentaire. 

32 % des occupations étudiées correspondent à des services marchands (service à la personne, beauté, hygiène, santé) et non marchands (services banque et assurance).

Le poids du commerce est en forte baisse depuis 5 ans avec un transfert entre activités commerciales et activités de services ; "mais reste toutefois en progression de + 7 % sur la période compte tenu de l'évolution globale du nombre d'activités marchandes et de service."

Le commerce reste le secteur le plus présent dans les polarités de revitalisation urbaines et rurales. Le secteur des cafés hôtels restaurants, est le plus représenté dans les zones de revitalisation rurales (ZRR) et est bien souvent le dernier commerce multi-activités. Les quartiers politiques de la ville (QPV) sont, au regard de leur population, sous dotés en activités marchandes et de services.

Les comportements d'achat de la clientèle sont "un facteur qui impacte l'évolution de l'armature marchande et de services." 4 modes de consommation sont identifiées : le consommer moins, le consommer responsable et sain, le consommer malin et le consommer à tout moment. La génération Z a des modes de consommation en décalage par rapport à la société de consommation d'avant, préférant une consommation de loisirs, de restaurants et alimentaire, fractionnée et portionnée.

On constate également une accélération du taux de rotation des commerces : autour de 14 % aujourd'hui contre 5 % en 2000, ce qui a pour effet de regénérer le tissu mais aussi de le déstabiliser. Enfin, la démassification de la consommation est en cours : les clients démultipliant leurs lieux d'achat et de consommation. 

Un guide sur les enjeux de la redynamisation du commerce dans les territoires, les ressources mobilisables (écosystème d'acteurs dont le réseau des CMA) et les outils mobilisables par les collectivités (comme, par exemples, l'OAP [orientation d'aménagement et de programmation] commerce et artisanat, le BRSA [Bail réel solidaire d'activité], le DPC [Droit de préemption commercial], l'ORT [Opération de revitalisation de territoire], la Foncière de redynamisation, la ZFRR [Zone France ruralité revitalisation], la ZRCV [Zone de revitalisation des centres-villes], ...) a été réalisé par la Banque des Territoires.