Légère amélioration de la situation de trésorerie des TPE/PME au 2T2025 [Baromètre Bpifrance Le Lab / Rexecode]

Bpifrance Le Lab et Rexecode ont présenté la nouvelle édition de leur baromètre trimestriel sur la trésorerie, l'investissement et la croissance des TPE-PME, basé sur les réponses d'un panel de 3 873 dirigeants de TPE/PME entre le 14 et le 24 avril 2025.

Sur les 3 derniers mois, la situation de trésorerie des PME/TPE s'améliore légèrement : 34 % des dirigeants font part d'une dégradation de leur trésorerie, soit 2 points de moins qu'au trimestre précédent. Seuls 11 % considèrent leur niveau de trésorerie aisé. Les prévisions pour les 3 prochains mois demeurent mal orientées, 10 % des dirigeants anticipant une amélioration.
Concernant les délais de paiement, le "solde commercial" subi par les entreprises s'améliore ce trimestre.

64 % des PME ont eu recours aux organismes de crédit pour financer leur exploitation courante (- 1 point). Parmi elles, 19 % des entreprises ont rencontré des difficultés d'accès au financement (- 2 points).

Les projets d'investissement sont en recul de 5 points sur un an et de 2 points sur le trimestre, 45 % des dirigeants prévoyant d'investir en 2025. Les prévisions concernant les montants investis sont également en recul sur le trimestre, 40 % des dirigeants comptant diminuer le budget dédié à ces investissements (+ 7 points par rapport au 2T2024). La réduction des budgets d'investissement s'accompagne d'une révision des priorités : les principales dépenses d'investissement concernent à nouveau le renouvellement et/ou la modernisation des équipements et installations, tandis que les nouvelles implantations ou l'extension des capacités de production, de vente ou d'accueil, comme l'introduction de nouveaux produits ou services, sont un peu moins cités. Les investissements pour motif environnemental sont les plus en retrait sur un an.
Le recours au crédit bancaire pour le financement des investissements se maintient, à 73 % (- 1 %), et 17 % des entreprises rencontrent des difficultés d'accès au crédit d'investissement (+ 2 points).

Les perspectives de demande dégradées progressent et sont, encore pour ce trimestre, le principal frein à la croissance (58 %, + 4 points), devant les difficultés de recrutement (37 %, stable), et la concurrence (32 %).

Les difficultés d'approvisionnement, après un recul au trimestre précédent, reprennent de nouveau et concernent encore 42 % des répondants (+ 2 points sur le trimestre). 6 % estiment que ces difficultés affectent fortement ou modérément leur activité (- 1 %). 27 % considèrent qu'elles se sont intensifiées au cours des 3 derniers mois.

Un focus sur l'incertitude politique et la guerre commerciale révèle que 91 % des dirigeants craignent que le climat d'incertitude en termes de politique ait un impact négatif sur l'activité de leur entreprise. Malgré tout, 45 % et 35 % de ceux qui avaient des projets d'investissement et/ou d'embauche pensent les maintenir, tandis que 34 % et 39 % vont les reporter.

Les principaux risques identifiés par les TPE/PME pour 2025 concernent le manque de visibilité en termes de politique économique en France, la baisse de la demande et le resserrement de la politique budgétaire en France.

Les intentions d'exportation se maintiennent, 27 % des TPE/PME comptant exporter en 2025. Parmi elles, 27 % (et 44 % de celles qui réalisent une partie de leur CA aux Etats-Unis) craignent un impact négatif de la guerre commerciale et du relèvement des droits de douane.

Les principales conséquences de la hausse de ces droits concernent la hausse des coûts d'approvisionnement, et la réduction des marges. Parmi les entreprises qui exportent aux Etats-Unis, 31 % comptent réorienter leurs exportations, 25 % les réduire et 7 % les annuler.