Artisanat alimentaire : gestion des ressources humaines [Etude Observatoire des métiers de l'alimentation en détail]

L'Observatoire des métiers de l'alimentation en détail, en partenariat avec le cabinet Paradoxes et avec le soutien financier de l'Opco EP, a réalisé une étude sur la gestion des ressources humaines (GRH) dans les entreprises artisanales et du commerce alimentaire de proximité. Celle-ci vise à dresser un état des lieux des pratiques et identifier les besoins de progression sur lesquels accompagner les entreprises à l'avenir. Elle s'appuie sur une enquête qualitative (48 entretiens auprès de partenaires sociaux, chefs d'entreprises et partenaires) et quantitative (695 responsables d'entreprise et 135 salariés répondants).

Elle révèle que les ressources humaines sont majoritairement gérées par le chef d'entreprise (94 %), même si à partir de 20 salariés, les fonctions RH sont davantage partagées. En moyenne, les dirigeants y consacrent 15 % de leur temps. 83 % des dirigeants confient des activités de GRH à leur cabinet comptable, 18 % recourent à un cabinet RH. 34 % des entreprises ont déjà vécu un contentieux avec des salariés et 69 % ont été accompagnés dans cette situation. 21 % des dirigeants ont suivi au moins une formation dans le domaine des RH, principalement en management (68 %).

L'étude analyse les pratiques RH des entreprises :

• en termes de gestion administrative : 93 % des entreprises externalisent au moins une activité administrative des RH, principalement la paie. En ce qui concerne la gestion du temps de travail et des plannings, les 3/4 des contrats sont basés sur 35 heures. Seuls 9 % des entreprises ont mis en place des RTT, 29 % une annualisation du temps de travail. La majorité des entreprises mixent horaires fixes et flexibles. Près de la moitié des salariés estiment que le droit du travail est respecté dans leur entreprise et que la gestion des congés et absences est bien organisée.
  Les pratiques en termes de fixation des salaires sont partagées : 1/3 aligne les salaires sur la grille de la convention collective, 1/3 applique des rémunérations au-dessus des minima pour tous les emplois, 1/3 différencie les pratiques selon les emplois. 92 % proposent au moins un complément de salaire (prime, avantages).

• pour le recrutement, l'intégration et la promotion du personnel : avec en moyenne 1 à 3 postes ouverts par an (y compris les apprentis), les entreprises rencontrent toujours des difficultés de recrutement. Plus de 80 % des entreprises recrutent des apprentis, 73 % d'entre elles ayant déjà été confrontées à des ruptures de contrat (le plus souvent le fait de l'apprenti ou d'une décision conjointe). 45 % des maîtres d'apprentissage sont formés pour encadrer les apprentis.

• concernant le développement professionnel : peu d'entreprises formalisent le suivi du développement professionnel des salariés (fiches de postes, entretiens d'évaluation et professionnels).
  Le recours aux formations des salariés augmente avec la taille des entreprises : 15 % dans les TPE, 45 % dans les entreprises de 20 salariés et plus.

• en termes de santé, sécurité, QVT : la moitié des entreprises ont formalisé le suivi de la pénibilité, 50 % des DUERP prévoyant des actions de sensibilisation et de formation à la sécurité et à la prévention des risques. En termes d'inclusion et d'accessibilité, près d'une entreprise sur 5 emploi des salariés en situation de handicap et met en place des initiatives pour améliorer l'accessibilité et l'inclusivité des locaux. 82 % des salariés estiment que les conditions de travail proposées par leur entreprises contribuent à leur qualité de vie au travail.

• sur le management et le dialogue social : 42 % des dirigeants estiment que la gestion des relations avec les équipes constitue un axe d'amélioration pour leur entreprise. La représentation des salariés dans les entreprises de plus de 10 salariés est faible (14 % de représentants du personnel, 42 % d'entreprises ayant élu un CSE).