Impact de l'envolée des cours du cacao sur les prix à la consommation [Note de conjoncture Insee]

jeudi 10 juillet 2025
Dans sa dernière note de conjoncture, l'Insee apporte un éclairage sur l'évolution du cours des denrées tropicales (café, thé, cacao).
Les fortes hausses des prix des matières premières importées constatées en 2021 et 2022 étaient dues au redémarrage de l’économie mondiale après la crise sanitaire du Covid-19, puis aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine et concernaient surtout les céréales et oléagineux. Après une accalmie en 2023, elles ont repris en 2024 notamment en lien avec des facteurs climatiques, et ciblaient quasi exclusivement les denrées tropicales, surtout le cacao et le café, qui ont affiché des prix 4 à 5 fois supérieurs à ceux de 2019. Ces hausses ont un effet relativement faible sur l'inflation alimentaire en général car les denrées tropicales ne pèsent que 5 à 7 % du panier des produits alimentaires hors frais des ménages.
Cependant, en ce qui concerne le cacao, les prix à l'importation (payés par les entreprises importatrices) ont bien intégré cette hausse, et se répercutent ensuite sur les prix à la consommation des produits à base de cacao. Un peu plus des 2/3 des hausses de cours du café et du cacao auraient déjà été répercutées au consommateur.
Une modélisation de la vitesse de transmission des hausses passées des matières premières alimentaires tropicales aux prix à la consommation laisse voir qu'"une hausse permanente de 10 % du cours mondial des matières premières tropicales se traduit à long terme par une hausse des prix à la consommation des denrées tropicales d’environ 2,2 %." Si les cours de ces matières premières se maintiennent au niveau actuel jusqu'à la fin de l'année, les prix pour les consommateurs devraient à terme augmenter de 23 %.

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