[Covid-19] Impact du confinement sur les systèmes alimentaires

Catherine Darrot, sociologue et ingénieure agronome, étudie dans le cadre d'une UMR du CNRS les conséquences des crises majeures sur les systèmes alimentaires.

La crise sanitaire du Covid-19 a été l'occasion pour son UMR de déployer une enquête "Manger au temps du coronavirus", afin notamment de compiler des intiatives innovantes et des solutions collectives déployées durant le confinement, et d'évaluer les effets de celui-ci sur les comportements alimentaires.

La crise sanitaire a en effet eu un impact, en raison du racourcissement des distances pour l'approvisionnement et du renouvellement du fonctionnement des chaines agro-industrielles.

Les consommateurs se réorientent vers des produits plus frais et plus locaux (circuits courts) et vers davantage de "faire soi-même".

Le confinement a permis le développement de mouvements citoyens basés sur le système des AMAP notamment, ainsi qu'une mobilisation des consommateurs pour se faire livrer par quartier des produits frais. On constate également une popularisation du drive, avec une extension de celui-ci aux systèmes alimentaires locaux.

La crise pourrait même "constituer un accélérateur de transition" vers des systèmes alimentaires plus locaux, comme le montre notamment le déploiement de la plateforme Produits locaux de Nouvelle-Aquitaine, appelée à perdurer après le confinement.

France urbaine, en partenariat avec RESOLIS et Terres en villes, a également mené une enquête sur le système alimentaire face à la crise de Covid-19 dans les grandes villes. Elle souligne que "la fermeture des marchés alimentaires a entraîné une reconfiguration des systèmes alimentaires locaux ainsi qu’une adaptation des chaînes de solidarité" et que la pandémie a entraîné des "réajustements entre les circuits courts et longs, entre producteurs et consommateurs".