Quick commerce [Rapport d'information]

mercredi 24 mai 2023
La mission d'information sur le quick commerce, créée le 26 octobre 2022 notamment pour "appréhender les phénomènes disruptifs que peuvent produire les nouvelles technologies", a présenté le 3 mai son rapport d'information.
Elle répondait à 3 objectifs :
  • "analyser les caractéristiques du secteur, ainsi que le modèle d’affaire sur lequel il repose ;[...]
  • mesurer l’impact de son développement et des modalités de son implantation sur les activités commerciales, sur la vie sociale et l’environnement en milieu urbain ; [...]
  • évaluer la pertinence du cadre normatif applicable et la nécessité de nouveaux instruments de politique publique, notamment en matière de régulation économique, d’aménagement urbain, de droit social et de protection du consommateur".
Compte-tenu du développement du quick commerce dans la capitale, un examen plus approfondi de la situation parisienne a été effectué.

Cette offre commerciale nouvelle, ayant émergé en France suite à la crise sanitaire du Covid-19, répond à des modes de consommation nouveaux, associant vente à distance et livraison dans des délais très restreints, avec une chaîne logistique très décentralisée. Elle recouvre plusieurs réalités (dark stores, dark kitchens, drive piétons) et une multiplicité d'acteurs (pure players, enseignes de la grande distribution, plateformes de mise en relation et de livraison). Malgré un essor spectaculaire, le quick commerce représente encore aujourd'hui un marché de niche, avec une offre concentrée dans les métropoles et certaines grandes villes françaises, ce qui lui procure une clientèle urbaine, composée majoritairement de jeunes urbains et de familles de jeunes actifs.
Le secteur connait une forte concentration, avec une succession de retraits du marché et une multiplication des rachats et fusions absorptions entre opérateurs, les activités étant foncièrement déficitaires sur le marché national, que ce soit pour les opérateurs spécialisés comme pour les activités des enseignes de la grande distribution.

Le rapport évalue les répercussions de l'activité sur le potentiel des zones commerciales, ainsi que les conditions de ses implantations en milieu urbain. Il souligne notamment que la concurrence avec d'autres types de commerces serait limitée, "les clients du quick commerce continueraient à effectuer leurs achats dans les petits commerces (tels que les boulangeries, les boucheries, les poissonneries, les primeurs, les supérettes, etc.), ainsi que dans les super et hypermarchés à la même fréquence".

24 propositions sont formulées par les rapporteurs, notamment pour une régulation proportionnée des activités et une intégration au tissu économique et social.

Source(s) :

Rapport d'information déposé par la Commission des affaires économiques sur le quick commerce / Assemblée nationale, Gatel Maud, Sabatini Anaïs .- in : Assemblée nationale, n° 1182, 03/05/2023, 99p., (Rapport d'information) - En ligne sur le site de l'Assemblée nationale