Île-de-France : le dispositif PTP et les métiers de l'artisanat [Etude Transitions Pro IdF]

Une convention, signée en 2024 pour 3 ans, entre la CMA Île-de-France et Transitions Pro Île-de-France a pour "ambition d'unir leurs forces pour offrir plus d'opportunités de reconversion professionnelle dans les métiers de l'artisanat."
Dans ce cadre, une étude, réalisée en septembre 2024, porte sur le dispositif Projets de Transitions Professionnelles (PTP), porté par Transitions Pro, dans le secteur de l'artisanat.

L'artisanat en Île-de-France représente 10 % de l'économie régionale en 2023. Le nombre d'entreprises artisanales a augmenté de 46 % en 5 ans. 35 % des artisans sont des micro-entrepreneurs. En 2023, l'activité des artisans et commerçants a baissé de 1,5 %.

Entre 2021 et 2023, 2 783 dossiers PTP ont été déposés auprès de Transitions Pro Île-de-France pour le domaine artisanal : une majorité dans les métiers de services (1 096 dossiers) et du bâtiment (901 dossiers). Les bénéficiaires sont majoritairement des hommes (31 % de femmes bénéficiaires), ont entre 31 et 40 ans (+ 4 pts pour les 41-50 ans depuis 2021). 14 % sont des cadres. Le CAP est le diplôme le plus visé par l'ensemble des bénéficiaires dans leur projet de reconversion (72 %, et 14 % pour un BP, BT, bac pro ou techno).

Selon l'Observatoire des Transitions Professionnelles, sur l'ensemble du domaine artisanal, les sortants de formation de 2021 et 2022 déclarent exercer plusieurs emplois différents (en tant que salariés et autoentrepreneurs). Parmi les sortants ayant réussi leur transition professionnelle, 25 % des répondants du secteur de la fabrication déclarent avoir plusieurs emplois vs 10 % pour les secteurs du bâtiment, des services et de l'alimentation.

L'étude suscite des éléments et des pistes de réflexion en lien avec 

• la baisse globale des demandes de PTP depuis 3 ans dans l'artisanat tous secteurs confondus, alors que les besoins de main d'oeuvre vont croissant, 
• un renforcement de l'apprentissage et de la formation (réduction des dépenses de financement de l'apprentissage), 
• une facilitation de la reprise d'entreprise (part importante des plus de 60 ans), 
• une adaptation des programmes de formation et des opportunités professionnelles aux nouvelles générations, 
• l'usure professionnelle et la prévention (intégration du FIPU - fonds d'investissement dans la prévention de l'usure professionnelle - et du Compte Professionnel de Prévention - C2P - dans les pratiques des entreprises artisanales et sensibilisation des artisans à leur existence et à leurs avantages).