Ralentissement de l'activité des TPE-PME [78e enquête de conjoncture des PME Bpifrance Le Lab]

vendredi 02 février 2024
La 78e enquête de conjoncture des PME, menée par Bpifrance auprès de 4 999 entreprises de 1 à 249 salariés (dont 34 % de TPE) à l'automne 2023, révèle un ralentissement prononcé de l'activité des TPE-PME, avec des divergences par taille d'entreprise : si les TPE-PME dans leur ensemble ont un chiffre d'affaires en très légère hausse (+ 0,6 %) en 2023, les TPE voient leur activité reculer (- 2,2 %) contrairement aux entreprises d'au moins 10 salariés. Le ralentissement de l'activité est inégal selon les secteurs, les transports étant plus affectés. Au plan régional, l'optimisme est plus prononcé en Ile-de-France et Normandie, qu'en Bourgogne-Franche-Comté.
On constate un ralentissement marqué des embauches notamment dans les transports et la construction, ainsi que chez les TPE. Les difficultés de recrutement se réduisent pour atteindre un niveau proche de celui observé avant la crise sanitaire (78 % des dirigeants), et sont plus marquées notamment dans l'industrie et la construction.

Les TPE-PME voient leur situation de trésorerie se dégrader très légèrement, même si elle reste relativement confortable et 78 % considèrent que leur rentabilité a été "bonne" ou "normale" en 2023 (chiffre stable).
Leurs difficultés d'accès au crédit de trésorerie progressent (13 %, soit + 1 % par rapport à la précédente enquête), tandis que les difficultés d'accès au crédit d'investissement sont stables (11 %). Le coût du crédit est le premier obstacle à l'investissement (56 %), devant la faiblesse de la demande (52 %) et de la rentabilité (39 %).
46 % des entreprises ont investi ou prévoient de le faire en 2023 (- 1 %), les montants investis étant en recul. 41 % des projets sont autofinancés. 30 % des TPE-PME déclarent avoir réalisé des investissements verts en 2022 (- 5 %, principalement pour le tri des déchets et l'achat d'équipements de production plus performants énergétiquement).
66 % des dirigeants de TPE-PME ayant obtenu un PGE l'on consommé en majorité (19 %) ou dans sa quasi-totalité (47 %). 4 % craignent de ne pas être en mesure de le rembourser (6 % dans la construction).

Les perspectives 2024 sont globalement mal orientées : les dirigeants sont plutôt pessimistes concernant leur activité, surtout les dirigeants de TPE de moins de 10 salariés. Les perspectives d'embauche ralentissent. Les TPE-PME envisagent une dégradation de leur trésorerie, avec une rentabilité plus faible qu'avant crise. Néanmoins, les projets d'investissement concernent 50 % des entreprises (- 1 % par rapport à 2022), notamment dans l'industrie.

L'enquête présente deux focus sur la situation dans l'industrie et le PGE (prêt garanti par l'Etat).