Légère progression de la situation de trésorerie des TPE/PME au 3T2025 [Baromètre Bpifrance Le Lab - Rexecode]

Bpifrance Le Lab et Rexecode ont présenté la nouvelle édition de leur baromètre trimestriel sur la trésorerie, l'investissement et la croissance des TPE-PME, basé sur les réponses d'un panel de 4 058 dirigeants de TPE/PME entre le 21 août et le 3 septembre 2025.

Sur les 3 derniers mois, la situation de trésorerie des PME/TPE s'améliore à nouveau mais reste à bas niveau : un tiers des dirigeants font part d'une dégradation de leur trésorerie ; seuls 9 % constatent une amélioration. Les prévisions pour les 3 prochains mois "se redressent timidement".
Concernant les délais de paiement, le "solde commercial" subi par les entreprises se dégrade sensiblement ce trimestre.

63 % des PME ont eu recours aux organismes de crédit pour financer leur exploitation courante (- 1 point). Parmi elles, 19 % des entreprises ont rencontré des difficultés d'accès au financement (stable).

Les projets d'investissement, en baisse depuis mi-2023, se stabilisent : comme au trimestre précédent, 45 % des dirigeants prévoient d'investir en 2025. Les prévisions concernant les montants investis sont également en hausse sur le trimestre, 36 % des dirigeants comptant diminuer le budget dédié à ces investissements (- 5 points) et 18 % prévoyant de l'augmenter (+ 2 points). Les principales dépenses d'investissement concernent à nouveau le renouvellement et/ou la modernisation des équipements et installations, tandis que l'extension des capacités de production est un peu en recul. Le recul des investissements pour motif environnemental se confirme.
Le recours au crédit bancaire pour le financement des investissements se maintient, à 72 % (- 1 %), et 13 % des entreprises rencontrent des difficultés d'accès au crédit d'investissement (- 4 points).

Les perspectives de demande dégradées reculent mais sont, encore pour ce trimestre, le principal frein à la croissance (55 %), devant les difficultés de recrutement (38 %), et la concurrence (33 %).

Les difficultés d'approvisionnement sont stables et concernent encore 40 % des répondants (- 2 points sur le trimestre). 6 % estiment que ces difficultés affectent fortement ou modérément leur activité. 25 % considèrent qu'elles se sont intensifiées au cours des 3 derniers mois.

Un focus sur les difficultés de recrutement met en lumière la baisse des besoins de recrutement sur les dernières années, de même que le recul des difficultés, que les dirigeants qui y sont confrontés expliquent à la fois par la conjoncture et des problématiques structurelles. Les principaux obstacles identifiés concernent l'inadéquation du niveau de qualification du candidat par rapport au poste proposé, et l'absence de candidats. Pour y faire face, les dirigeants ont principalement modifié leurs modes de recrutement et revu à la baisse leurs attentes en termes de qualification. Près d'un quart ont augmenté les salaires des postes à pourvoir, et mis en place des avantages monétaires pour fidéliser leurs salariés déjà en poste.

Un focus sur l'incertitude politique révèle que 91 % des dirigeants craignent que le climat d'incertitude en termes de politique ait un impact négatif sur l'activité de leur entreprise (cet impact étant plus prononcé chez ceux ayant répondu après l'annonce le 25 août de la tenue d'un vote de confiance le 8 septembre). Malgré tout, 50 % et 34 % de ceux qui avaient des projets d'embauche et/ou d'investissement pensent les maintenir, tandis que 33 % et 43 % vont les reporter.