Employés des métiers de la "deuxième ligne" : évolution salariale 2019-2022 [Insee Première]

mardi 19 novembre 2024
Les salariés de la "deuxième ligne", identifiés durant la crise sanitaire du Covid-19 comme des emplois non télétravaillables et indispensables à la continuité économique et sociale du pays, représentent, en 2022, 6,8 millions de salariés, soit 29 % du secteur privé. Parmi eux, on compte 1 237 000 ouvriers du bâtiment (qualifiés ou peu qualifiés) et 194 000 salariés des boucheries, charcuteries et boulangeries.

Si dans le bâtiment les femmes sont très peu représentées (entre 1,5 % et 2,1 % suivant le niveau de qualification), leur part est de 19 % chez les salariés de l'alimentaire. Les ouvriers qualifiés du bâtiment et les salariés des boucheries, charcuteries et boulangeries sont plus souvent en CDI que la moyenne des travailleurs de la "deuxième ligne" (77,1 % et 85,3 % contre 70,3 % en moyenne). Plus de 9 sur 10 travaillent à temps complet, contre 75,3 % en moyenne pour l'ensemble des métiers de la "deuxième ligne". Leur salaire est également supérieur à la moyenne (fixée à 1 830 €), alors que celui des ouvriers non qualifiés du bâtiment est inférieur (1 700 €).

En 2020, 1/4 des salariés de la "deuxième ligne", et jusqu'à 32 % des salariés des artisans bouchers et boulangers, ont perçu des primes exceptionnelles. En 2022, leur part est moins élevée que pour l'ensemble des salariés du privé. Leur évolution salariale d'ensemble entre 2019 et 2022 est moins favorable que pour l'ensemble du privé. Le salaire net moyen en EQTP des salariés des bouchers et boulangers diminue de 0,6 %, celui des ouvriers du bâtiment de - 1,6 % pour les ouvriers qualifiés et de - 1,9 % pour les peu qualifiés.

La stabilité dans la profession est un peu plus élevée pour les métiers de la "2ème ligne" que pour l'ensemble du privé (65,2 % contre 63,1 %). En revanche, le turn over est important chez les ouvriers plus qualifiés du bâtiment, seuls 41,6 % de ceux exerçant en 2019 occupant le même métier en 2022. 40,1 % ont changé de métier et 18,3 % sont sortis du salariat privé.

Source(s) :

Entre 2019 et 2022, une évolution des salaires moins favorable pour les métiers de la « deuxième ligne » / Insee, Sanchez Gonzalez Joan, Sokhna Ndeye-Penda .- in : Insee Première, n° 2019, 16/10/2024, 4p. - En ligne sur le site de l'Insee