Au 4T2025, la situation de trésorerie des TPE-PME se détériore [Baromètre Bpifrance Le Lab - Rexecode]

Bpifrance Le Lab et Rexecode ont présenté la nouvelle édition de leur baromètre trimestriel sur la trésorerie, l'investissement et la croissance des TPE-PME, basé sur les réponses d'un panel de 4 058 dirigeants de TPE/PME entre le 13 et le 24 octobre 2025.

Sur les 3 derniers mois, la situation de trésorerie des PME/TPE se détériore et reste à un niveau particulièrement bas : 36 % des dirigeants font part d'une dégradation de leur trésorerie (+ 2 points) ; seuls 9 % constatent une amélioration (stable sur le trimestre et sur un an). Les prévisions pour les 3 prochains mois "s'assombrissent également".
Concernant les délais de paiement, les dirigeants signalent une nette réduction de ceux de leurs clients par rapport au trimestre précédent. Le "solde commercial" subi par les entreprises s'améliore ce trimestre.

61 % des PME ont eu recours aux organismes de crédit pour financer leur exploitation courante (- 2 points). Parmi elles, 22 % des entreprises ont rencontré des difficultés d'accès au financement (+ 3 % sur le trimestre).

Les projets d'investissement, en baisse depuis mi-2023 et qui s'étaient stabilisés au trimestre précédent, reculent de nouveau : 39 % des dirigeants prévoient d'investir en 2025 (- 6 %). Les prévisions concernant les montants investis sont également en recul sur le trimestre, 43 % des dirigeants comptant diminuer le budget dédié à ces investissements (+ 7 points) contre 14 % qui prévoient de l'augmenter (- 4 points). Les principales dépenses d'investissement concernent à nouveau le renouvellement et/ou la modernisation des équipements et installations, tandis que l'extension des capacités de production recule comme au trimestre précédent. La part des investissements pour motif environnemental régresse encore : 29 %, soit - 8 % en un an).
Le recours au crédit bancaire pour le financement des investissements se maintient, à 73 % (+ 1 %), et 15 % des entreprises rencontrent des difficultés d'accès au crédit d'investissement (+ 2 points).

Les perspectives de demande dégradées reculent mais sont, encore pour ce trimestre, le principal frein à la croissance (59 %), devant les difficultés de recrutement (33 %, en recul), et la concurrence (31 %).

Les difficultés d'approvisionnement diminuent légèrement mais concernent encore 37 % des répondants (- 3 points sur le trimestre). 5 % estiment que ces difficultés affectent fortement ou modérément leur activité. 21 % considèrent qu'elles se sont intensifiées au cours des 3 derniers mois.

Un focus sur l'incertitude politique révèle que 92 % des dirigeants craignent que le climat d'incertitude en termes de politique ait un impact négatif sur l'activité de leur entreprise (dont une majorité l'anticipent de forte ampleur). Ce climat pèse sur les perspectives d'embauche, 37 % des dirigeants pensant maintenir leurs projets de recrutement (- 13 % par rapport au 3e trimestre) et 36 % les reporter, tandis que 27 % les annulent (+ 10 %). Les projets d'investissement sont également compromis : 49 % les reportent (+ 6 %) tandis que la part des projets annulés se maintient par rapport au trimestre précédent, à 23 %.

26 % des dirigeants estiment que la hausse des taux d'emprunt d'Etat rendra l'accès au crédit plus difficile, 31 % qu'ils seront plus coûteux.

Pour restaurer la confiance des dirigeants, les principales attentes exprimées concernent une meilleure visibilité sur les comptes publics, le retour de la confiance des ménages et la baisse des tensions géopolitiques /commerciales. Une meilleure visibilité sur l'évolution des normes et de la réglementation est également citée.

Le climat d'incertitude politique a notamment un impact sur les projets d'expansion de l'activité des TPE-PME, 43 % comptant les annuler ou les reporter.