Perception et pratiques des Français en matière de réparation [Etude Ademe/Fnac-Darty]

mardi 16 juin 2020
Suite à une première enquête d'opinion menée en 2014 par l'Ademe pour connaître le rapport qu'ont les Français avec la réparation, une seconde enquête a été menée en 2019, afin de "connaître les perceptions et les pratiques des Français [...] en matière de réparation des produits et de caractériser leurs évolutions par rapport aux résultats de la précédente étude".

Cette nouvelle étude révèle que les Français associent la réparation à un champ sémantique large qui couvre le bricolage, la réparation par un professionnel et le SAV (service après-vente). Même s'ils évoquent des éléments contraignants (les dépenses induites, la complexité des démarches), le secteur de la réparation dispose, auprès des Français, d’une image positive et possède certains atouts : la participation à la préservation de l’environnement (87 %, contre 70 % en 2014), la dimension économique (notamment la contribution à faire vivre l’économie locale, à la relocalisation des emplois et l'aide à la réinsertion de personnes en difficulté, ainsi que la possibilité pour le foyer de faire des économies).

En revanche, le secteur bénéficie d'une notoriété et une visibilité moyennes. Les acteurs identifiés par les Français comme incarnant le mieux la réparation sont "les commerçants ou réparateurs indépendants (50%, stable par rapport à 2014), les particuliers/ les bricoleurs amateurs (50 %, +2 points versus 2014), les associations (comme Emmaüs, Envie, Repair Cafés) (44 %, +5 points versus 2014) et les services après-vente (SAV) de la grande distribution (44 %, -3 points versus 2014). A noter également que des centres techniques agréés par les fabricants sont en nette progression en 2019 (29 %, +7 points versus 2014)".

Seuls 36 % des Français en moyenne réparent un produit tombé en panne, alors qu’ils sont 54 % en moyenne à le remplacer. Le chiffre est très variable selon les produits (63 % ont réparé leur vélo tombé en panne, mais 23 % réparent un grille-pain ou une imprimante jet d’encre).
Le principal frein à la réparation reste le coût (68 %), devant le "manque d’incitation par le fabricant lié en premier lieu selon eux à l’irréparabilité des produits ou obsolescence programmée (51 %)", et les garanties proposant un échange à neuf (13%). 40 % expriment des craintes quant à la réparation elle-même (complexité, délais trop longs de réparation, absence de garanties sur les réparations réalisées).

19 % des Français pratiquent l'autoréparation (stable depuis 2014).

L'enquête permet de mettre en lumière 3 grands types d'action pour développer la réparation :
  • "Accroître le « réflexe réparation » chez les consommateurs et la visibilité des réparateurs, mais aussi valoriser le métier de réparateur et les activités de réparation."
  • "Contrer l’image prégnante de produits irréparables ou soumis à une obsolescence programmée"
  • "Inciter à la pratique de la réparation" notamment en agissant sur le coût de la réparation, en rendant l’accès et le parcours de réparation plus facile (via l'annuaire de la réparation de l'Ademe et du réseau des Chambres de métiers de l'artisanat).

Source(s) :

Les Français et la réparation - Perceptions et pratiques / Ademe, Fnac-Darty, Harris Interactive .- in : Ademe, 01/03/2020, 191p., (Expertises) - En ligne sur le site de l'Ademe