Réparation : les artisans indépendants considérés comme des acteurs de confiance [Etude ADEME]

L'ADEME a mené une étude sur les perceptions des Français en matière de réparation en 2024, soit 4 ans après l'entrée en vigueur de la loi AGEC, et de l'évolution de leurs pratiques dans le domaine par rapport aux éditions précédentes de 2014 et 2019.

Elle s'appuie à la fois sur une recherche bibliographique et une étude quantitative* auprès du grand public. 

La recherche bibliographique met notamment en lumière les freins à la réparation, que ce soit du côté des réparateurs (rapidité des réparations, coût et disponibilité des pièces détachées, manque de réparateurs qualifiés) ou des consommateurs (manque de réparateurs, accessibilité des services, coût perçu des réparations, manque de confiance). Ces freins sont contre-balancés par l'augmentation de la prise de conscience écologique des consommateurs, les changements de mentalité vis-à-vis de la durabilité et le développement du DIY (do it yourself).

L'étude qualitative fait état d'une progression de l'image de la réparation (83 % en 2024, + 9 points par rapport à 2014), largement associée à la recherche d'économie. L'électroménager est le secteur le plus cité, devant l'automobile / 2 roues motorisés. Les artisans indépendants et les SAV de la distribution sont les acteurs de référence les plus évoqués.
Les Français se renseignent majoritairement sur internet (à l'exception des seniors qui se rendent plus en magasin) mais le sentiment d'être mieux informé est en recul de 5 points par rapport à 2019 (48 %). L'indice de réparabilité est connu par 62 % de la population, et le bonus réparation par 45 % (5 % en a déjà bénéficié).
Au cours des deux dernières années, 36 % des répondants ont fait réparer un produit chez un commerçant / réparateur indépendant. Les produits les plus concernés par des besoins d'intervention sont le TLC, le petit électroménager et l'IT Télécom. Plus le produit est technique, plus le réparateur intervient dans la phase de diagnostic (40 % des démarches donnant lieu à un devis). 32 % des professionnels ont découragé la réparation, principalement pour des raisons liées au coût (38 %) et à l'ancienneté du produit (19 %).
6 % des répondants ont bénéficié du bonus réparation. Parmi eux, 24 % n'auraient pas fait réparer leur produit sans cette remise financière.

Parmi les leviers identifiés pour inciter à la réparation, les répondants citent, après la réduction des coûts (36 %), la facilité d'accès à la réparation (29 %), le renforcement de la confiance (18 %).