Nouvelle-Aquitaine : emploi, compétences et enjeux prospectifs de l'interindustrie [Rapport Opco 2i]

L'Opco 2i a dressé un panorama de l'emploi, des compétences et des enjeux prospectifs de l'interindustrie en Nouvelle-Aquitaine, afin notamment de mettre en lumière la diversité du secteur. Celui-ci recouvre en effet de nombreuses branches professionnelles, dont celles de l'ameublement, du bois (menuiseries, charpentes...), des industries créatives et techniques, mode et luxe (dont cordonnerie multiservice, couture parisienne, habillement, cuirs et peaux, maroquinerie, industrie de la chaussure et articles chaussants), de la métallurgie et de la plasturgie.

Il met en lumière les forces et faiblesses du territoire néo-aquitain pour l'implantation et le développement de l'interindustrie, qui concerne 8 700 établissements (dont 5 570 TPE, soit 64 % des établissements) et 206 500 emplois salariés estimés (soit 14 % des effectifs salariés de la région).  La branche de la métallurgie prédomine (46 % des établissements et 52 % de l'emploi salarié). La fabrication de l'ameublement est également bien représentée (430 établissements). Plus du quart des emplois salariés sont localisés en Gironde, 14 % étant également concentrés dans les Pyrénées-Atlantiques.

25 % des salariés de l'interindustrie sont des femmes et 18 % ont 55 ans ou plus (ce qui laisse envisager plus de 32 700 départs en retraite d'ici 5 à 7 ans). 46 % des emplois sont ceux d'ouvriers (contre 38 % en moyenne nationale). L'emploi intérimaire ne concerne que 12 400 salariés en 2020 (en baisse en raison du Covid).

L'identification des enjeux prospectifs de l'interindustrie s'appuie sur une enquête terrain conduite auprès de 571 établissements régionaux. Celle-ci a permis d'identifier les marchés clients adressés par les entreprises du secteur, qui sont majoritairement liés au BTP, à l'alimentaire et à l'agriculture. Plus de la moitié fabriquent des produits destinés aux équipements industriels, 29 % aux équipements publics et 25 % aux équipements du foyer. 66 % ont investi le marché national, 56 % le marché régional, 36 % l'Union européenne. Les marchés ukrainiens et russes sont peu présents dans leur portefeuille client (3 % et 4 %).

Les grands enjeux stratégiques des entreprises régionales à 3 ans concernent avant tout des problématiques RH (fidélisation des salariés, image et attractivité de l'entreprise), l'accroissement de la performance industrielle, la capacité à diversifier les marchés et les produits et à innover, et la diversification de l'approvisionnement. Les problématiques de développement durable et de digitalisation de la relation commerciale, comme la conquête de nouveaux marchés à l'international, apparaissent moins prioritaires. Les principaux projets d'investissement concernent l'accroissement des capacités de production, le renouvellement d'équipements et la digitalisation des fonctions support. Dans les TPE, ces projets sont envisagés au-delà de 3 ans.

17 400 projets de recrutement sont envisagés en 2022, dont 70 % sont jugés difficiles. Les métiers de la production et de l'assemblage sont ceux qui sont amenés à le plus évoluer, en lien avec les priorités stratégiques des entreprises.