Ile-de-France : une transition écologique en marche dans l'industrie et le BTP [Enjeux, Crocis]
Une enquête menée par le Crocis entre le 22 juin et le 13 juillet 2022 auprès de 186 entreprises franciliennes (dont 71 % ont entre 0 et 19 salariés) du secteur de l’industrie (métallurgie, alimentaire, textile, informatique, équipement électrique, bois, …) et du BTP révèle que 71 % des chefs d'entreprise ont déjà engagé une transition écologique. 24 % de ceux qui ne l'ont pas encore fait l'envisagent à court terme (2022 ou 2023).
Les mesures mises en oeuvre concernent avant tout l'économie circulaire (79 %), la responsabilité sociétale de l'entreprise (60 %), et la transition énergétique (58 %). Il s'agit surtout de mettre en place des actions de tri et recyclage des déchets (83 %), de choisir des fournisseurs locaux pour favoriser les circuits courts (62 %), d'utiliser de produits moins polluants ou de recourir à l'écoconception (41 %).
Les motivations des dirigeants sont avant tout liées à la protection de l'environnement (80 %), à l'objectif de durabilité de l'entreprise (51 %) et la recherche d'économies à moyen/long terme (50 %).
Avec le conflit en Ukraine et l'augmentation des prix de l'énergie, la transition énergétique apparaît comme une urgence. 73 % des dirigeants interrogés n'ont en effet pas encore répercuté la hausse des coûts de l'énergie sur leur clientèle. Malgré cela, "75 % des chefs d’entreprises interrogés n’ont jamais réalisé de bilan énergétique de leur entreprise", principalement par manque de compétences (30 %) et de temps (24 %). Ils sont 56 % à avoir mis en place des mesures de réduction de leur consommation énergétique (modernisation du système de chauffage ou de climatisation, renouvellement de la flotte de véhicules d'entreprises) et 54 % envisagent de prendre prochainement des mesures supplémentaires.
58 % souhaiteraient avant tout bénéficier d'une aide financière pour les investissements nécessaires, et 49 % d'un audit gratuit ou à faible coût.
Concernant la ZFE-mobilité, 53 % ne s'estiment pas assez informés sur ses implications éventuelles pour leur entreprise. 78 % disposent d'une flotte de véhicules professionnels ou utilitaires, et 38 % pensent que le renforcement de la ZFE-m aura des répercussions sur leur activité : achat ou location de nouveaux véhicules notamment. Ils regrettent le manque de véhicules utilitaires disponibles répondant aux critères exigés par la ZFE (notamment en raison de délais de livraison rallongés), ce qui entrave leur respect de la réglementation. Ils peinent également, en raison de l'évolution du coût de l'énergie, à savoir quelle énergie choisir pour leurs véhicules, et le coût de revient réel à moyen terme.
Concernant la consommation d'eau, ils sont très peu à disposer d'un objectif de réduction, et seuls 4 % ont engagé une démarche d'estimation de leur empreinte "eau".
Les mesures engagées en termes d'économie circulaire concernent essentiellement la gestion des déchets (49 % envisagent de mieux les recycler, et 44 % de réduire leur quantité).