Trésorerie, croissance, investissement des TPE-PME. Focus sur les salaires, les prix et les problématiques énergétiques [Baromètre Bpifrance Le Lab / Rexecode]

vendredi 07 octobre 2022
Bpifrance Le Lab et Rexecode ont présenté la nouvelle édition de leur baromètre trimestriel sur la trésorerie, l'investissement et la croissance des PME, basé sur les réponses d'un panel de 2 195 dirigeants de TPE/PME entre le 25 août et le 7 septembre 2022.

Sur les 3 derniers mois, la situation de trésorerie des PME/TPE s'est nettement dégradée par rapport au trimestre précédent (35 % des dirigeants font part d'une détérioration de celle-ci), et les prévisions pour les 3 prochains mois sont encore peu favorables. "Les hausses de coûts subies par de nombreuses TPE/PME semblent peser de plus en plus sur leur trésorerie".
Les délais de paiement restent inchangés sur le trimestre.

63 % des PME ont eu recours aux organismes de crédit pour financer leur exploitation courante (- 5 %). Parmi elles, seules 16 % des entreprises ont rencontré des difficultés d'accès au financement (chiffre stable). "Une plus grande proportion d'entreprises ont signalé une augmentation du coût du crédit par rapport aux trimestres précédents".

Les projets d'investissement continuent de reculer, 53 % des dirigeants prévoyant d'investir en 2022 (- 2 % par rapport aux prévisions du trimestre précédent). Les principales dépenses d'investissement concernent le renouvellement et/ou la modernisation des équipements et installations. Les investissements en lien avec l'environnement (économies d'énergie, recyclage...) continuent leur progression (43 %, + 8 points) et sont désormais dans le top 3 des motifs d'investissement.
Le recours au crédit bancaire pour le financement des investissements est stable (75 %), et 15 % des entreprises rencontrent des difficultés d'accès au crédit d'investissement (- 3 %).

Les difficultés de recrutement sont toujours un des principaux freins à la croissance (à 60 %, + 4 points), les coûts et les prix trop élevés progressant fortement (41 %, + 20 points sur un an).

78 % des répondants rencontrent des difficultés d'approvisionnement (+ 6 points), ce qui limite fortement l'activité de 19 % des PME/TPE (- 3 points). 50 % des dirigeants jugent qu'elles sont inchangées, 44 % qu’elles se sont intensifiées au cours des 3 derniers mois (- 27 points) et 42 % pensent que cela durera au moins 1 an.

Un focus sur les salaires, les prix et problématiques énergétiques révèle que 61 % des dirigeants (57 % dans les TPE) envisagent d'augmenter les salaires en 2022 (+ 6 points par rapport à avril). L'augmentation moyenne serait de + 3,1 %. Elle serait principalement justifiée par la volonté de fidéliser les collaborateurs, et de maintenir leur pouvoir d'achat. Ceux qui ne l'envisagent pas le justifient par les résultats insuffisants de l'entreprise, et une préférence pour l'octroi de rémunérations annexes au salaire (primes, intéressement...). 12 % privilégient la réduction du temps de travail ou la réorganisation de l'activité.
60 % des dirigeants prévoient d'augmenter leurs prix de vente, en moyenne de + 4,9 %. Ceux qui rencontrent des difficultés d'approvisionnement sont plus enclins à envisager cette hausse. L'augmentation des prix est surtout motivée par la hausse du prix des intrants (88 %) et de l'énergie (33 %). Ceux qui ne l'envisagent pas le justifient par l'intensité de la concurrence et la pression forte des donneurs d'ordre (41 %).
80 % estiment que la hausse des prix de l'énergie va impacter leur activité, et 88 % que d'éventuelles restrictions à la consommation d'énergie influera sur celle-ci. 40 % ont connaissance d'alternatives aux énergies fossiles et 23 % en ont déjà mis en place ou l'envisagent.
47 % des dirigeants ont un contrat d'électricité au tarif réglementé. 3 dirigeants sur 4 n'ont pas de contrat d'approvisionnement en gaz (ou n'en connaissent pas les modalités).
44 % des dirigeants envisagent une dégradation de leur marge nette (proportion stable), ceux rencontrant des difficultés d'approvisionnement redoutant plus fréquemment une baisse de cette marge.

Un point sur le Prêt Garanti par l'Etat (PGE) révèle que sur les 64 % de répondants ayant obtenu un PGE, 57 % en ont déjà utilisé plus de la moitié du montant accordé. 15 % l'ont déjà remboursé dans son intégralité. 7 % craignent de ne pas être en mesure de le faire (- 2 points). 78 % comptent amortir la totalité du prêt sur plusieurs années.