Trésorerie, croissance, investissement des TPE-PME. Focus incertitude en termes de politique économique et fiscalité [Baromètre Bpifrance Le Lab / Rexecode]

Bpifrance Le Lab et Rexecode ont présenté la nouvelle édition de leur baromètre trimestriel sur la trésorerie, l'investissement et la croissance des TPE-PME, basé sur les réponses d'un panel de 3 586 dirigeants de TPE/PME entre le 15 et le 27 octobre 2024.

Sur les 3 derniers mois, la situation de trésorerie des PME/TPE se dégrade vivement : 36 % des dirigeants en font part. Les prévisions pour les 3 prochains mois sont plus pessimistes qu'au trimestre précédent.
Concernant les délais de paiement, le "solde commercial" subi par les entreprises "s'améliore marginalement" ce trimestre.

62 % des PME ont eu recours aux organismes de crédit pour financer leur exploitation courante (- 4 points). Parmi elles, 21 % des entreprises ont rencontré des difficultés d'accès au financement (+ 1 point).

Les projets d'investissement sont encore en recul sur un an et en légère baisse sur le trimestre, 43 % des dirigeants prévoyant d'investir en 2024 (- 3 % par rapport aux prévisions du trimestre précédent et - 11 % sur un an). Les prévisions concernant les montants investis sont également en recul de 6 points sur le trimestre. La réduction des budgets d'investissement continue d'impacter ceux en faveur d'une démarche environnementale, qui ne concernent plus que 37 % des chefs d'entreprise, l'extension de la capacité de production et l'introduction de nouveaux produits et services représentant respectivement 29 % et 34 % des destinations d'investissement. Les principales dépenses d'investissement concernent le renouvellement et/ou la modernisation des équipements et installations.
Le recours au crédit bancaire pour le financement des investissements est en recul, à 73 % (- 2 %), et 15 % des entreprises rencontrent des difficultés d'accès au crédit d'investissement (stable).

Les perspectives de demande dégradées progressent et sont, encore pour ce trimestre, le principal frein à la croissance (53 %), devant les difficultés de recrutement (44 %), et la concurrence (30 %).

On constate une reprise des difficultés d'approvisionnement, qui concernent encore 48 % des répondants (+ 5 points sur le trimestre). 21 % estiment que ces difficultés affectent fortement ou modérément leur activité (+ 2 %).

Un focus sur l'incertitude en termes de politique économique et de fiscalité révèle que 56 % des dirigeants estiment que le climat d'incertitude en termes de politique économique a un impact négatif sur l'activité de leur entreprise. Malgré tout, 34 % et 36 % de ceux qui avaient des projets d'investissement et/ou d'embauche pensent les maintenir, tandis que 45 % et 35 % vont les reporter.

Concernant la fiscalité passée, si les 3/4 des dirigeants dans leur ensemble déclarent que les taux de prélèvement fiscaux et sociaux sur leurs entreprises n'ont pas baissé au cours des 10 dernières années, 13 % des patrons de TPE ont constaté une diminution.

Au sujet des mesures fiscales les plus bénéfiques de ces dernières années, les dirigeants de TPE identifient moins que les autres les mesures les plus bénéfiques pour leur entreprise. La mesure fiscale qui pourrait avoir le plus fort impact sur la compétitivité et le bon développement de leur TPE est, à leurs yeux, la hausse de l'imposition sur les dividendes, tandis qu'ils se sentent moins impactés que les PME d'au moins 10 salariés par les hausses de cotisations sociales et la remise en cause du crédit d'impôt recherche (CIR) ou du crédit d'impôt innovation (CII).