Les salariés de la "deuxième ligne",  identifiés durant la crise sanitaire du Covid-19 comme des emplois non  télétravaillables et indispensables à la continuité économique et  sociale du pays, représentent, en 2022, 6,8 millions de salariés, soit 29 %  du secteur privé. Parmi eux, on compte 1 237 000 ouvriers du bâtiment  (qualifiés ou peu qualifiés) et 194 000 salariés des boucheries,  charcuteries et boulangeries. 
Si  dans le bâtiment les femmes sont très peu représentées (entre 1,5 % et  2,1 % suivant le niveau de qualification), leur part est de 19 % chez  les salariés de l'alimentaire. Les ouvriers qualifiés du bâtiment et les  salariés des boucheries, charcuteries et boulangeries sont plus souvent  en CDI que la moyenne des travailleurs de la "deuxième ligne" (77,1 %  et 85,3 % contre 70,3 % en moyenne). Plus de 9 sur 10 travaillent à  temps complet, contre 75,3 % en moyenne pour l'ensemble des métiers de  la "deuxième ligne". Leur salaire est également supérieur à la moyenne  (fixée à 1 830 €), alors que celui des ouvriers non qualifiés du  bâtiment est inférieur (1 700 €).
En 2020, 1/4 des salariés de la "deuxième ligne", et jusqu'à 32 % des salariés des artisans bouchers et boulangers,  ont perçu des primes exceptionnelles. En 2022, leur part est moins  élevée que pour l'ensemble des salariés du privé. Leur évolution  salariale d'ensemble entre 2019 et 2022 est moins favorable que pour  l'ensemble du privé. Le salaire net moyen en EQTP des salariés des  bouchers et boulangers diminue de 0,6 %, celui des ouvriers du bâtiment  de - 1,6 % pour les ouvriers qualifiés et de - 1,9 % pour les peu  qualifiés.
La  stabilité dans la profession est un peu plus élevée pour les métiers de  la "2ème ligne" que pour l'ensemble du privé (65,2 % contre 63,1 %). En  revanche, le turn over est important chez les ouvriers plus qualifiés du  bâtiment, seuls 41,6 % de ceux exerçant en 2019 occupant le même métier  en 2022. 40,1 % ont changé de métier et 18,3 % sont sortis du salariat  privé.
					
							Entre 2019 et 2022, une évolution des salaires moins favorable pour les métiers de la « deuxième ligne » / Insee, Sanchez Gonzalez Joan, Sokhna Ndeye-Penda .- in : Insee Première, n° 2019, 16/10/2024, 4p. - En ligne sur le site de l'Insee