Centre - Val de Loire : conjoncture de l'artisanat au 2ème semestre 2022
34 % des artisans ayant répondu à l'enquête ont observé une baisse de leur volume d'affaires au cours des 6 derniers mois, chez les artisans relevant des secteurs de l'alimentation et des services particulièrement même si la situation se durcit également dans les secteurs de production où plus du tiers des répondants indiquent des difficultés.
Parmi les artisans déclarant une baisse de leurs activité, près de 54 % estiment que la survie de leur entreprise est en jeu à court terme. "De nombreux artisans se retrouvent face à un mur qu'ils ne pourront contourner qu'avec l'appui d'aides financières renforcées." 18 % des artisans envisagent une hausse de leur volume d'affaires pour les prochains mois.
1 artisan sur 4 déclare garder confiance en l'avenir. La quasi-totalité des répondants ont observé des hausses de prix des matières premières ou fournitures qu'ils utilisent au quotidien. Pour maintenir leurs marges, 51 % ont pris la décision de répercuter en partie ces surcoûts sur leurs prix de vente, à l'inverse 43 % n'ont pas revalorisé leurs tarifs afin de préserver leur clientèle.
Les difficultés d'approvisionnement en matières premières ne sont plus autant pointées que lors des enquêtes précédentes, seuls 42 % en font part. A l'origine de ces difficultés, les artisans indiquent les prix élevés, les délais de livraison ou encore les faibles volumes.
Pour 27 % des répondants, le montant annuel de leur facture énergétique pour leur activité (hors transport) se situe entre 1 000 et 2 500 euros. 13 % ont des factures de plus de 10 000 euros, principalement dans les métiers de l'alimentaire. En parallèle, près de 30 % estiment entre 1 000 et 2 500 euros le coût annuel de leurs dépenses professionnelles en carburant. 27 % l'estiment à plus de 5 000 euros/an surtout dans les métiers du bâtiment. L'impact des hausses des prix de l'énergie est différent selon les secteurs d'activité : il est important pour les métiers de l'alimentation (47 %), il est faible pour les artisans du secteur de la production (55 %).
64 % des répondants déclarent avoir maintenu leurs effectifs au cours du 2ème semestre 2022. Les prévisions pour les mois à venir s'orientent vers une stabilité des effectifs (pour 81 % des répondants), mais également vers une nette réduction de personnel notamment dans les métiers de l'alimentation (20 %).
Pour faciliter le recrutement mais également pour fidéliser les salariés en poste, certains chefs d'entreprises mettent en place des solutions classiques comme la hausse des salaires, mais aussi innovantes comme l'aménagement des horaires ou l'amélioration de l'environnement de travail des salariés.
49 % des artisans déclarent avoir des difficultés de trésorerie. Dans 38 % des cas, elles découlent d'une augmentation des charges des prix d'achat mais également de la diminution des volumes d'affaires. Les relations avec les banques n'ont pas changé (un peu moins de 7 % déclarent une détérioration). 27 % des répondants disposent d'une ligne de crédit ouverte dans un établissement bancaire.
La part des artisans ayant décidé de reporter leurs investissements dans les mois à venir s'établit à 21 %, le plus souvent par manque de trésorerie.
Malgré un contexte inflationniste, les projets de développement apparaissent nombreux : optimisation de la gestion financière, développement commercial, diversification des produits, révision des politiques d'achat ou encore déploiement d'outils numériques.
La note contient un éclairage départemental, sous la forme d'une infographie.