Trésorerie, croissance, investissement des TPE-PME. Focus sur les salaires, prix, et problématiques énergétiques [Baromètre Bpifrance Le Lab / Rexecode]

Bpifrance Le Lab et Rexecode ont présenté la nouvelle édition de leur baromètre trimestriel sur la trésorerie, l'investissement et la croissance des PME, basé sur les réponses d'un panel de 2 226 dirigeants de TPE/PME entre le 30 janvier et le 8 février 2023.

Sur les 3 derniers mois, la situation de trésorerie des PME/TPE, reste stable, mais sous la moyenne. 35 % des dirigeants font part d'une détérioration de celle-ci et 10 % d'une embellie. Les prévisions pour les 3 prochains mois s'améliorent un peu.
Concernant les délais de paiement, le "solde commercial" subi par les entreprises progresse également.

64 % des PME ont eu recours aux organismes de crédit pour financer leur exploitation courante (chiffre stable mais toujours inférieur de 9 points à la situation avant crise). Parmi elles, seules 16 % des entreprises ont rencontré des difficultés d'accès au financement (- 2 points).

Les projets d'investissement sont en hausse sur le trimestre, 56 % des dirigeants prévoyant d'investir au 1er trimestre 2023 (+ 5 % par rapport aux prévisions du trimestre précédent). Les principales dépenses d'investissement concernent le renouvellement et/ou la modernisation des équipements et installations. Les investissements en lien avec l'environnement (économies d'énergie, recyclage...) sont en progression (42 %, + 3 points) et restent dans le top 3 des motifs d'investissement.
Le recours au crédit bancaire pour le financement des investissements est en baisse de 6 points à 73 %, et 20 % des entreprises rencontrent des difficultés d'accès au crédit d'investissement (+ 5 %).

Les difficultés de recrutement sont toujours un des principaux freins à la croissance (à 57 %, - 2 points), les coûts et les prix trop élevés étant le 2ème motif, à 41 %, - 2 points sur le trimestre et + 9 points sur un an).

71 % des répondants rencontrent des difficultés d'approvisionnement (- 3 points), ce qui limite fortement l'activité de 15 % des PME/TPE (- 3 points). 61 % des dirigeants jugent qu'elles sont inchangées (+ 16 points), 27 % qu’elles se sont intensifiées au cours des 3 derniers mois (- 20 points) et 42 % pensent que cela durera au moins 1 an.

Un focus sur les salaires, les prix et problématiques énergétiques révèle que 72 % des dirigeants (70 % dans les TPE) envisagent d'augmenter les salaires en 2023 (- 4 points par rapport à octobre). L'augmentation moyenne serait de + 3,5 %. 

61 % des dirigeants prévoient d'augmenter leurs prix de vente en 2023, en moyenne de + 4,3 %. Ceux qui rencontrent des difficultés d'approvisionnement sont plus enclins à envisager cette hausse.

"Les TPE sont moins nombreuses que les PME à déclarer avoir acheté leur électricité en 2022 à un prix unitaire moyen supérieur à celui de 2021 (42 % contre 53 %). Pour 2023, les TPE seraient moins exposées aux fortes hausses des prix de l’électricité : 30 % d’entre elles s’attendent à acheter leur électricité à un prix supérieur de 15 à celui de 2021 contre 54 des PME."

Afin de faire face à l'évolution des prix de l'électricité, 47 % des PME/TPE prévoient d'augmenter leurs prix de vente, 35 % de réduire leurs marges, 24 % d'adapter leurs méthodes de production ou investir pour réduire leurs coûts énergétiques.

Les dispositifs d'aide sont peu connus des dirigeants, le plus connu étant le bouclier tarifaire (81 %).

Un point sur le Prêt Garanti par l'Etat (PGE) révèle que sur les 62 % de répondants ayant obtenu un PGE, 53 % ont déjà utilisé la quasi-totalité du montant accordé. 16 % l'ont déjà remboursé dans son intégralité ou comptent le faire d'ici la fin de l'année. 7 % craignent de ne pas être en mesure de le faire (- 2 points). 77 % comptent amortir la totalité du prêt sur plusieurs années.