L'Artisanat : un acteur majeur dans l'économie française

Afin de mesurer les performances de l'artisanat et d'en observer les grandes tendances d'évolution, la DGCIS, l'APCMA, et l'UPA ont chargé l'ISM de la mission de production et de mise à jour des tableaux de bord économiques.

Les trois premiers cahiers qui viennent d'être publiés sous le pilotage d'un groupe de travail (DGCIS, APCMA, UPA) portent sur :

o les entreprises artisanales dans le tissu économique marchand :
o les évolutions sectorielles ;
o les entreprises artisanales dans l'économie des territoires.

L'analyse des données collectées sur la décennie passée remet en cause certaines idées reçues sur l'artisanat. Tout d'abord, et contrairement aux prévisions qui pariaient sur un déclin des activités artisanales, le tissu d'entreprises est en forte progression (+ 240 000 entreprises entre 2000 et 2010, + 400 000 emplois), notamment dans les activités du bâtiment/travaux publics et des services, conformément à la tertiarisation de l'économie. Le secteur participe donc de la forte dynamique entrepreneuriale. La part de la valeur ajoutée du secteur dans l'économie marchande (10, 7 %) est également en légère hausse depuis 2000.

Très fortement inscrit dans l'économie résidentielle, l'artisanat est également partie prenante de l'économie productive : 79 % des entreprises des secteurs de l'industrie manufacturière sont ainsi artisanales ! Ces entreprises contribuent souvent au maintien de métiers de niche : plus d'une centaine d'activités de fabrication ou de construction sont exercées par moins d'une centaine d'entreprises. Le secteur de la fabrication surtout comporte de nombreuses niches de spécialités, soit dans des secteurs de processus très industrialisés, soit dans les métiers d'art.

Constitué principalement de micro-entreprises (moins de 10 salariés), l'artisanat n'en est pas moins actif dans la structuration du tissu de PME : actuellement 37 % des entreprises françaises de 10 à 19 salariés sont artisanales.

Quelques signaux appellent toutefois à la vigilance : depuis 2009 et la crise économique, la progression du tissu ne concerne que les entreprises sans salarié : on constate même pour la troisième année consécutive une baisse des entreprises de 1 à 9 salariés.

Dans les prochains mois, une étude approfondie de données complémentaires sur l'emploi salarié et non salarié, ainsi que sur les besoins de main d'œuvre, devrait permettre d'analyser plus globalement ce phénomène et la structure des emplois dans les entreprises artisanales. De même, l'étude des indicateurs économiques sera élargie au commerce alimentaire de proximité et à l'hôtellerie-restauration.

Ce travail complète et approfondit les Chiffres clés de l'Artisanat, à nouveau édités annuellement par la DGCIS.

[texte mis à jour le 10 juillet à partir de la lettre Et@pe n°12, juillet 2014]