76e enquête de conjoncture des PME [Bpifrance Le Lab]

jeudi 12 janvier 2023
La 76e enquête de conjoncture des PME, menée par Bpifrance auprès de 4 590 entreprises de 1 à 249 salariés (dont 34 % de TPE) à l'automne 2022, révèle que les TPE-PME anticipent un ralentissement de l'activité en 2022 par rapport à 2021, même si elles sont un peu plus optimistes qu'au printemps 2022.
Elles s'attendent à une croissance de 5,7 % en moyenne de leur chiffre d'affaires en 2022, contre 4,9 % au semestre précédent.
Les perspectives d'activité sont inégales selon les secteurs : fort rebond attendu dans le tourisme et les transports, mais ralentissement dans la construction et le commerce en raison des difficultés d'approvisionnement et de l'inflation. Au plan régional, l'optimisme est plus marqué en Centre-Val de Loire, PACA et Grand Est qu'en Nouvelle-Aquitaine et Normandie.
On constate un ralentissement de l'emploi dans tous les secteurs, sauf le tourisme. Les créations d'emploi sont plus dynamiques dans les PME d'au moins 10 salariés et chez celles tournées vers l'international. Les difficultés de recrutement se stabilisent à un niveau proche de celui observé avant la crise sanitaire (82 % des dirigeants), et sont plus marquées notamment dans la construction et l'industrie.
72 % des TPE-PME ont augmenté les salaires de leurs collaborateurs en 2022 (dont pour 1/3, de plus de 5 %). 42 % envisagent de poursuivrent cet accroissement en 2023. 72 % ont également augmenté leurs prix de vente (dont 36 % de plus de 5 %) et 55 % comptent réaliser de nouvelles hausses en 2023.

Les TPE-PME voient leur situation de trésorerie se dégrader, même si elle reste relativement confortable et 76 % considèrent que leur rentabilité a été "bonne" ou "normale" en 2022 (contre 83 % avant la crise sanitaire).
Leurs difficultés d'accès au crédit de trésorerie progressent (12 %, soit + 2 % par rapport à la précédente enquête), comme les difficultés d'accès au crédit d'investissement (11 %, + 2 % également) qui dépassent très légèrement le niveau d'avant crise.
47 % des entreprises ont investi ou prévoient de le faire en 2022 (+ 2 %), les montants investis étant en recul. Le financement bancaire poursuit son recul pour ces projets, qui sont en grande partie autofinancés. Les principaux obstacles à l'investissement demeurent la faiblesse de la demande et de la rentabilité, le coût du crédit étant un obstacle en nette hausse (34 %, contre 10 % en novembre 2021).

Les perspectives 2023 fléchissent : les dirigeants sont plutôt pessimistes concernant leur activité. 37 % estiment que les difficultés d'approvisionnement vont perdurer plus d'un an et 42 % sont dans l'incertitude. Les perspectives d'embauche sont moins dynamiques, et les prévisions relatives à la trésorerie et la rentabilité penchent vers une dégradation. Les investissements seraient freinés par le contexte incertain : 51 % des TPE-PME comptent investir en 2023, mais avec des montants moins importants.

L'enquête présente trois focus sur les augmentations des salaires et prix de vente, le PGE (prêt garanti par l'Etat) et la vulnérabilité des TPE-PME industrielles aux évolutions du prix de l'électricité en 2023.

Source(s) :

76e enquête de conjoncture semestrielle auprès des PME. Des PME en proie au doute pour 2023 / Bpifrance Le Lab .- in : Bpifrance Le Lab, n° 76, 10/01/2023, 28p. - En ligne sur le site de Bpifrance Le Lab