Influence de la vie de famille sur la sphère entrepreneuriale [Etude Bpifrance Le Lab]

Bpifrance Le Lab a mené une étude sur les relations entre la vie de famille et la vie entrepreneuriale, et leurs influences réciproques. Elle s'appuie notamment sur une enquête statistique auprès d'un échantillon de 1 638 dirigeants d'entreprises de 10 à plus de 250 salariés, et sur l'interrogation d'une vingtaine de dirigeants et experts (psychologues, avocats, chercheurs...).

Les dirigeants interrogés sont davantage en couple et plus souvent mariés que la moyenne des Français ; ils ont également plus d'enfants (42 % en ont 3 et plus, contre 22 %).
Un tiers des dirigeants travaille plus de 60 h par semaine.
65 % estiment que le soutien de leur famille a permis à leur entreprise de connaître un tel niveau de développement, et 56 % sollicitent les remarques de membres de leur famille pour enrichir leurs décisions de chef d'entreprise.

Globalement, ils sont plutôt satisfaits de la manière dont ils concilient leur vie familiale et entrepreneuriale, même si certains expriment des regrets, voire un sentiment de culpabilité, lié notamment à leur manque de disponibilité. L'étude dresse ainsi deux portraits en miroir des satisfaits et des insatisfaits en identifiant les variables qui semblent accentuer ou réduire leur satisfaction. 40 % des dirigeants ont redécouvert la vie de famille lors des évènements liés à la crise sanitaire du Covid-19.
Les évènements familiaux (mariage, divorce, naissance/adoption) ne semblent globalement pas affecter la manière dont ils pilotent leur entreprise.

Les femmes dirigeantes rencontrent davantage de difficultés liées à une double charge (familiale et professionnelle), la part de conjoints occupant un emploi étant beaucoup plus élevée et celle des conjoints s'occupant de la gestion familiale nettement plus faible. Elles sont en revanche plus nombreuses que les dirigeants masculins à partager leurs réflexions entrepreneuriales avec leur conjoint.

Plus la taille des entreprises est petite, plus le manque d'énergie et de temps se fait sentir chez les dirigeants, et plus le pouvoir d'influence de la famille sur les projets stratégiques est souligné.

Les jeunes dirigeants (moins de 45 ans) sont aussi ceux qui ont le plus de difficultés à concilier vie familiale et entrepreneuriale (en raison de leurs jeunes enfants), mais ils reçoivent davantage d'encouragements (88 %, contre 78 % chez les plus de 60 ans).