Transmission-reprise d'entreprise : un potentiel de 310 000 TPE à reprendre d'ici 5 ans [Etude Bpifrance Le Lab-CMA-CCI-CRA]
L'étude [*] estime le potentiel d'entreprises (TPE-PME-ETI) à transmettre à l'horizon 2030 à environ 370 000 entreprises, dont 310 000 TPE employeuses (1 à 9 salariés), ce qui concernerait 1 million d'emplois en TPE, 1,4 million en PME et 610 000 dans les ETI. Les intentions de transmettre varient selon les secteurs et sont plus élevées dans le tourisme et les transports. L'écart entre intention et réalisation de la transmission est réel et s'intensifie avec l'âge des dirigeants. Sur les 370 000 entreprises potentiellement transmises d'ici 5 ans, l'étude estime que seules 130 000 le seraient effectivement (en raison notamment de barrières psychologiques, d'un décalage de l'horizon de cession, ou de fermetures par manque de repreneurs). 2 % des dirigeants ne cherchent pas à transmettre. Le marché de la transmission est également perturbé par les crises des dernières années, et l'instabilité politique (30 % des dirigeants ayant un projet de transmission préfèrent le reporter voire l'annuler).
L'étude comporte un focus sur la transmission d'entreprise artisanale :
35 % des cédants potentiels et 42 % des repreneurs de l'enquête sont artisans. La moitié des artisans sont des repreneurs, l'autre moitié des fondateurs. Le montant moyen de reprise est de 750 k€ dans l'artisanat, contre 1,3 M€ hors artisanat.
38 % des dirigeants de TPE-PME artisanales ont l'intention de céder leur entreprise dans les 5 ans. Les obstacles qu'ils identifient sont les mêmes que ceux d'entreprises non-artisanales.
En tant que repreneurs, ceux-ci sont cependant un peu plus nombreux que pour les profils non artisanaux (64 %, contre 59 %) : plus de difficultés à trouver l'entreprise à reprendre (15 % contre 10 %), avec un délai plus long (9,4 mois contre 7,8 mois). 69 % ont atteint les prévisions d'activité et de développement qu'ils s'étaient fixées. Les artisans recourent davantage que la moyenne à l'accompagnement de Bpifrance, des chambres consulaires ou de CRA.
L'étude identifie
- 5 profils de cédants potentiels suivant leur mode de transmission souhaité, leurs motivations et critères prioritaires, les obstacles qu'ils rencontrent ou envisagent : l'optimiste, celui qui a envie de "changer d'air', le cédant préparé, celui qui privilégie la reprise par un salarié, le cédant qui se trouve "dans l'urgence".
- 5 parcours typiques de reprise suivant leur profil, leur financement, les obstacles rencontrés et les performances : la reprise fluide et réussie, la reprise semée d'embûches, la reprise familiale complexe, la reprise qui ne tient pas ses promesses, la reprise avec fonds d'investissement.
[*] réalisée notamment à partir d'une enquête auprès de 5 000 dirigeants d'entreprise de 1 à 249 salariés (dont près de 1 500 cédants potentiels et 2000 repreneurs), du 19 mai au 9 juin 2025, et 50 entretiens auprès de dirigeants et d'experts de la transmission-reprise d'entreprise issus du monde académique, professionnel et associatif.