Le rapport des jeunes au travail [Enquête Institut Montaigne]
Cette enquête de terrain a été menée auprès de 6 000 jeunes de 16 à 30 ans. Le panel a été structuré en 3 sous-échantillons représentatifs, correspondant aux grandes étapes de l'accès à la vie active :
- Les jeunes en formation (scolaires et étudiants),
- Les actifs précoces (19-22 ans), récemment entrés sur le marché du travail,
- Les actifs avancés (25-30 ans) ayant déjà acquis une 1ère expérience professionnelle.
Les résultats ont permis d'identifier 4 profils de jeunes :
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Les frustrés : ils se caractérisent par des attentes non comblées dans l'emploi qu'ils occupent, entraînant de la défiance et une détresse psychologique pour les uns et une profonde désaffection du monde du travail pour les autres,
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Les fatalistes résignés : ils formulent peu d'attentes et ne manifestent pas de frustration quant à l'emploi qu'ils occupent, sauf à l'égard de leur management,
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Les rebelles : ils apprécient leur travail mais rejettent la hiérarchie, ce qui peut se traduire par une volonté d'émancipation davantage marquée, notamment vers un emploi indépendant,
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Les satisfaits : ils aspirent à de nouvelles opportunités.
Plus de la moitié des jeunes (66 %) perçoivent un décalage entre leurs attentes et leur réalité professionnelle, notamment en matière de QVT. Ce décalage varie en fonction du niveau de diplôme. Les diplômés des filières professionnelles (CAP, BEP, BTS, DUT) se montrent globalement moins exigeants que ceux issus des filières universitaires généralistes.
Le secteur du luxe se démarque des autres secteurs d'activités choisis par les jeunes, suivi par l'administration, la santé et le secteur associatif. Le secteur industriel et le secteur du BTP n'arrivent qu'en fin de classement, le secteur de l'automobile se situe en 5ème position.
L'orientation scolaire et le management sont deux facteurs déterminants de la satisfaction au travail. Plus de la moitié des jeunes (et notamment les femmes) jugent insatisfaisante leur orientation scolaire. Les organismes officiels d'orientation sont perçus comme peu efficaces, en comparaison avec les proches ou internet.
L'entrepreneuriat est une solution envisagée par les jeunes salariés désabusés (désillusion face à leurs conditions de travail, leurs perspectives d'évolution et leur niveau de rémunération).
Les jeunes diplômés du supérieur sont plus politisés que ceux des filières courtes. "(...) les préférences politiques semblent davantage liées à des facteurs identitaires, éducatifs ou sociaux."