Bâtiment : évaluation de la santé physique des apprentis [Etude CCCA-BTP]

Une étude sur l'évaluation de la santé physique des apprentis de la construction dans les établissements de formation a été réalisée par PROACTIF pour le CCCA-BTP. 3 606 apprentis y ont participé.

Intitulée Espace, son objectif était d'évaluer leurs pratiques sportives ainsi que leur niveau de santé et de forme physique. Il est rappelé en exergue que les TMS (troubles musculo-squelettiques) relèvent d'un modèle biopsychosocial : "au-delà des gestes professionnels, ils dépendent aussi de la forme physique, de la fatigue chronique ou de l'état mental des jeunes."

Les résultats par groupe de métiers montrent que 

• Les métiers du gros oeuvre nécessitent davantage d'efforts demandant de la force (ports de charges réguliers).
• Les métiers du second oeuvre et de l'énergie font appel à de l'endurance musculaire et de la mobilité articulaire (maintien de positions contraignantes).
• Les métiers du bois et de la couverture demandent de la force et de l'endurance des membres supérieurs en réponse à des tâches de préhension majoritaires.
• Les métiers des travaux publics nécessitent "des qualités physiques diverses au vu de l'hétérogénéité de [leurs] tâches."

68 % des apprentis atteignent les niveaux d'activité physique recommandés par l'OMS (Organisation mondiale de la santé), notamment via leur travail et la pratique de sports tels que le football, la musculation ou encore la course à pied. 3/4 estiment pourtant avoir une mauvaise forme physique et plus de 80 % déclarent souffrir de douleurs corporelles importantes. Un paradoxe qui "montre que l'activité physique, même régulière, ne suffit pas à compenser les contraintes professionnelles."

L'étude formule trois recommandations : 

• "considérer la santé mentale comme l'un des facteurs majeurs déterminant la santé physique, 
• accompagner les apprentis vers une pratique d'activité physique et sportive plus efficace, pour une bonne forme physique en adéquation avec leur métier,"
• créer "un environnement psychosocial débarrassé des facteurs nocébo (apparition d'effets indésirables bénins, d'origine surtout psychologique, après administration d'un médicament inactif ou qui ne peut lui-même produire ces effets. Par analogie avec l'effet placebo)."