L'Apur dresse un état des lieux de la chaîne d’approvisionnement alimentaire de Paris et de la Métropole du Grand Paris (MGP), pour dimensionner les volumes quotidiens de denrées nécessaires afin d’envisager l’autonomie alimentaire théorique du Grand Paris et de sécuriser les approvisionnements, y compris en cas de crise majeure.
Avec 1,450 kg de nourriture consommée en moyenne par personne et par jour, elle a estimé à 3 090 tonnes la quantité de denrées alimentaires nécessaires pour nourrir les résidents parisiens et à 4 156 tonnes les denrées nécessaires si on compte la population présente en journée (incluant les actifs travaillant à Paris, visiteurs, touristes, élèves et étudiants). A l'échelle de la MGP, elle estime que 11 205 tonnes sont nécessaires à nourrir les 8,7 millions de personnes présentes en journée.
L'autonomie alimentaire théorique de Paris est estimée à 5 à 7 jours, en s'appuyant sur les réserves des habitants à leur domicile, les stocks disponibles dans les commerces et la restauration collective, les entrepôts de la logistique alimentaire (seuls 5 sites dans Paris), et la production locale (qui est saisonnière et en faible quantité, et concerne surtout des produits à haute valeur ajoutée mais à faible tonnage). Au niveau des commerces, on peut compter notamment sur "plus de 3 200 commerces d'alimentation fraîche, commercialisant des produits qui nécessitent parfois un stockage à température réfrigérée (boulangeries, pâtisseries, traiteurs, marchands de fruits et légumes ainsi que les crémeries et fromageries). Plus de 1 300 sont des commerces d’alimentation équipés d’une chambre froide (boucheries, charcuteries, poissonneries, glaciers et commerces de produits surgelés)."
A l'échelle de la MGP, où la chaîne d'approvisionnement est moins contrainte spatialement qu'à Paris intra-muros, la densité de points de transformation et de distribution est moins élevée. On dénombre 5 790 commerces d'alimentation fraîche (incluant boulangeries, pâtisseries, traiteurs, crémeries, fromageries) et 2 764 équipés d'une chambre froide (dont boucheries, charcuteries, poissonneries, glaciers).
95 % des approvisionnements se font par la route.
En cas de crise majeure, la résilience alimentaire du territoire doit permettre un approvisionnement et la subsistance des populations présentes au quotidien et résidentes. Des actions visant à développer les circuits courts, des filières biologiques de production, et à décarboner le transport des denrées sont déjà engagées par les collectivités, la Ville de Paris et la MGP. L'Apur, pour assurer l'approvisionnement alimentaire en cas de crise supérieure à 5 jours, recommande de mobiliser du foncier pour stocker davantage de denrées alimentaires, et de travailler à la mise en place de chaînes d'approvisionnement alternatives, via le ferroviaire ou le fluvial en cas de blocus routier.
Nourrir Paris et la métropole du Grand Paris.État des lieux de la filière alimentation et de sa résilience / Apur .- in : Apur, 01/10/2024, 16p. - En ligne sur le site de l'Apur